Portrait chinois d'un voyageur : Pauline Chardin
Lorsque j'ai découvert The Voyageur, le blog de Pauline, j'ai été émerveillée. Que de beaux voyages, que de belles photos ! On devine en Pauline une voyageuse curieuse, qui n'ignore pas les réalités des pays qu'elle parcourt, riche de nombreuses passions comme le Japon et sa culture, le cinéma, l'art et l'artisanat, l'architecture notamment celle des années 1930... Ses articles sont souvent courts et font la part belle aux images. Ses photos sont superbes, souvent vierges de présence humaine mais riches en détails, détails qui, sous l'objectif de Pauline, deviennent presque des abstractions. On sent les matières, les textures, on est ébloui par les couleurs... La jeune parisienne ne cherche pas à transcrire la réalité exhaustive d'un pays ou d'une ville mais à partager son ressenti et sa vision. Résultat, The Voyageur est plus un carnet personnel qu'un blog traditionnel. Les nombreux et exotiques voyages de Pauline (Brésil, Chine, Inde, Liban, Russie, Vietnam...) sont réalisés à titre personnel mais aussi professionnel. En dehors de la toile, Pauline, styliste de formation, travaille pour un bureau de tendance. Elle y est responsable d'une publication de mode féminine mais aussi consultante et directrice artistique. Elle collabore également avec d'autres marques et est aussi photographe.
En exclusivité pour 7h09, Pauline s'est prêtée au jeu du "portrait chinois" et nous dévoile certains aspects de ses voyages.
Si les voyages de Pauline étaient…
Un souvenir
En Inde, grimper sur des filets chinois suspendus et rejoindre la rive en pirogue alors que le soleil se couche sur le lac Vembanad (dans l'état du Kerala).
Une couleur
Le bleu des cabanes sur pilotis du village de Tai O, sur l'île de Lantau, près de Hong Kong. Le subterfuge qui transforme un village de bric et de broc en un tableau sur l'eau qui va du rose au violacé en passant par le doré.
Un son
Le bruit du vent dans les bambous, une des récompenses du long voyage vers l'Asie.
Un goût
Celui du café au lait servi chez Claska à Tokyo, à l'ouverture. Jamais je n'en avais bu avant le Japon et son goût me rappelle maintenant toujours à lui.
Un plat
La cataplana à l'espadon, à Aldeia do Meco au Portugal, dans son gigantesque plat en cuivre, délicieuse et généreuse, à l'image du pays.
→ Restaurant António do Meco, Casal de Santo António, Aldeia do Meco
Une boisson
L'eau de coco servie à même la noix de coco glacée, chez Uxua, à Trancoso au Brésil, et avec elle l'impossibilité d'en boire à nouveau en brique !
Un restaurant
Mokonuts à Paris. C'est l'association de deux choses que j'aime beaucoup : une cuisine à la couleur moyen-orientale apportée par Omar, et la touche japonaise irrésistible de Moko.
→ Mokonuts, 5 rue Saint-Bernard, Paris 11e
Un endroit
L'île de Yakushima, au Japon. Un îlot volcanique couvert de cèdres centenaires protégé par des araignées multicolores où l'eau du onsen ("sources chaudes") fait rajeunir et les smartphones disparaissent (le mien en tous les cas).
Une chanson
Rừng xưa đã khép du film À la verticale de l'été, quand je suis en Asie et que je commence à la fredonner, c'est que l'exploration porte ses fruits.
Un instrument de musique
L'oud entendu à Marrakesh, dans la pénombre d'une cour de riad, au bord d'un bassin miroitant.
Un livre
Chronique japonaise de Nicolas Bouvier, pour comprendre un peu mieux le pays, et, bien sûr, mourir d'envie de repartir.
Un film
Barcelona de Whit Stilman, pour parler un peu de la naïveté avec laquelle on aborde souvent un pays et ses habitants.
Un vêtement
Un pantalon d'homme réimaginé pour une femme par un tailleur du nord de l'Inde, avec tant de pinces et d'ampleur qu'il flirte avec le pantalon de zouave.
Une personne
Ce chauffeur de taxi à Saint-Pétersbourg, qui parle de politique et de Dostoïevski dans un français superbe et qui donne du bout des lèvres des clés pour commencer à comprendre l'âme russe.
Une devise
C'est tentant de citer Paul Morand : "Voyager, c'est la façon la plus agréable, la plus impratique et la plus coûteuse de s'instruire".
Un sentiment
Celui de la découverte bien sûr, la vraie surprise, alors qu'aujourd'hui on a souvent tant vu avant même d'être parti.
Une qualité
La curiosité. Ce bien si précieux.
Un défaut
Le goût de la fuite. Difficile de résister à ce "temps suspendu" passé ailleurs.
Une saison
Le printemps, quand il est clément et enchante chaque recoin.
Un projet
Construire une maison, avec en tête un peu de Japon, de Sri Lanka, de Finlande et de Californie.
Merci Pauline !
Pour en savoir plus
→ Retrouvez Pauline sur son blog The Voyageur, sa page Facebook, son compte Instagram...
Photos : Pauline / The Voyageur
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